Adventure Club of Europe : le renouveau du storytelling d’Europa-Park

Adventure Club of Europe : le renouveau du storytelling d’Europa-Park

Dans l’univers des loisirs, deux types complexes coexistent : les parcs d’attractions et les parcs à thèmes. Notre préférence va vers la deuxième catégorie de destination car, quand nous nous rendons dans un parc, ce que nous recherchons par-dessus tout c’est le dépaysement. Être immergés dans un univers, un storytelling où les attractions jouent alors un rôle important, car elles s’inscrivent dans une histoire, un thème.
Certains parcs aiment aller au-delà. À Disneyland Paris par exemple, les équipes de Walt Disney Imagineering ont pensé les attractions du quartier Frontierland de telle manière que leurs histoires s’imbriquent les unes aux autres. C’est ce que souhaite faire Europa-Park avec l’ACE : l’Adventure Club of Europe.

Une très ancienne institution

L’Adventure Club of Europe est une société secrète fictive, fondée en 1716 par Bartholomeus van Robbemond. Cette confrérie a pour mission d’étudier et d’expliquer certains phénomènes mystérieux, d’explorer des horizons inconnus de notre monde, de protéger des artefacts magiques des personnes mal intentionnées.

C’est en 2017, à l’occasion de l’inauguration de l’attraction Voletarium, que cette organisation s’est faite connaître du grand public. Après plusieurs années de travaux, le professeur Andrej Nikolajew découvre que les frères Eulenstein, membres de l’Adventure Club of Europe, ont réalisé en 1825 le premier vol habité d’un aéronef piloté, 75 ans avant les Wright ! Pour réhabiliter les travaux de ces frères tombés dans l’oubli, l’ACE a financé la construction d’une réplique de leur aéronef, le Volatus 2.

Grâce aux recherches du professeur Nikolajew, l’Adventure Club of Europe est arrivé à reconstituer Voletarium, l’ancien Institut des Eulenstein.

Pour donner plus de corps à cette histoire, MackMedia a réalisé une web-série sur les coulisses de la confection de l’aile volante des frères Eulenstein par le professeur Nikolajew.

Intégrer d’autres attraction à ce storytelling

Face au succès du Voletarium, Europa-Park va donner plus d’importance à l’Adventure Club of Europe. Cette nouvelle étape, dans l’enrichissement de ce storytelling, va s’articuler autour de l’ouverture des archives de la confrérie au grand public. À cette occasion, les visiteurs vont découvrir que de nombreux personnages présents dans certaines attractions phares du parc sont des membres éminents de l’ACE.

Pirates de Batavia

Dans cette attraction, les visiteurs font la rencontre de Bartholomeus van Robbemond. Cet ancien moussaillon, de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, s’est mis en quête d’un des artefacts mystiques les plus convoités : la dague magique de Batavia, aussi appelée le Tigre de Feu. Selon la légende, celui qui possède ce poignard devient invulnérable. De terribles bains de sang pourraient voir le jour s’il venait à tomber entre les mauvaises mains.

Après de nombreuses péripéties, Van Robbemond arrive à s’emparer de l’artefact et à la mettre en lieu sûr. Sa découverte change la vision du monde de Bartholomeus. Il jure de consacrer sa vie à l’exploration et à la découverte des mystères non élucidés de notre monde. Avec le temps, son domicile à Amsterdam devient un véritable musée pour les reliques et objets du monde entier qu’il a accumulés lors de ses voyages.

En 1716, il fonde l’Adventure Club of Europe, afin de partager sa vision du monde avec d’autres explorateurs et aventuriers.

Madame Freudenreich Curiosités

Dès son plus jeune âge, Clara Freudenreich fait preuve d’un incroyable don de communication avec les animaux. Aventurière dans l’âme, elle voyagea à travers les cinq continents, et se fit un nom grâce à son instinct si particulier qui lui permettait de repérer des sites reculés, où se dissimulaient de nombreuses espèces animales.

En 2002, dans la faille d’un glacier vénézuélien, elle a découvert des œufs de dinosaures piégés dans les glaces éternelles. Elle les libéra de leur prison de glace et tenta une expérience inédite : couver ces œufs. Elle les plaça au chaud, dans une écharpe tricotée par ses soins. Au printemps 2002, différentes espèces de dinosaures virent le jour et furent ensuite cachées dans son centre de recherches en Amérique du Sud. Cette découverte lui vaut d’être admise au sein de l’Adventure Club of Europe en 2003.

Les années passent et le public se fait pressant pour obtenir le droit de contempler les dinosaures. Mais Madame Freundenreich ne voulait pas soumettre ses animaux au stress d’une exposition publique. Alors que la pression allait crescendo, elle décide de fermer définitivement son centre de recherches en 2007. Depuis, elle vit à nouveau en Alsace. Elle a repris la boutique de curiosités de son défunt mari. Mais, des rumeurs selon lesquelles Madame Freudenreich aurait emporté certains œufs de dinosaures avec elle, sont très présentes… Ces on-dit sont le point de départ du dark ride Madame Freudenreich Curiosités, inauguré en 2018 au cœur du quartier français.

Rulantica et l’Hôtel musée Krønasår

Loki, Dieu nordique de la malice, n’a pas confiance en l’espèce humaine qu’il juge envieuse. Pour prouver son intuition, il décide de tendre un piège aux hommes. Il crée une île, Rulantica, pourvue d’une source d’eau magique. Quiconque boira de son eau aura la vie éternelle. Pendant des centaines d’années, les hommes ont cherché un moyen d’accéder à cette île. Mais ceci n’est pas chose aisée car pour rendre l’accès à l’île difficile, Loki la cacha au regard du monde. Pour que Rulantica se révèle aux yeux de tous, il faut souffler dans la corne magique du Dieu.

En 2015, un chalutier suédois remonte à la surface un blason appartenant au galion le Tre Kronor. Ce navire avait tenté de trouver un accès à Rulantica au XVIe siècle. En plus des armoiries du bateau, les marins récupèrent un tonneau dans lequel ils trouvèrent une petite pieuvre : Snorri. Elle tient entre ses tentacules la corne de brume magique de Loki. Grâce à cette découverte les scientifiques de l’ACE ont pu effectuer un grand nombre d’expéditions sur cette île mystique. Ces différents voyages leur ont permis de créer une réplique détaillée et fidèle de l’île. C’est ainsi que le parc aquatique Rulantica, construit au sein du resort Europa-Park est intégré au storytelling de l’Adventure Club of Europe.

L’hôtel Krønasår, qui jouxte le parc aquatique, est aussi intégré dans ce masterplan. Il est présenté comme le lieu où travaillent les chercheurs de l’ACE. C’est ici aussi que sont regroupés les artefacts découverts au gré des différentes expéditions scientifiques. L’un des artefacts les plus précieux étant la corne de Loki, qui permet d’être transporté sur Rulantica. Dans le lobby de l’hôtel, les visiteurs peuvent contempler le squelette de Svalgur découvert par l’explorateur Ander Svensson. Ce serpent de mer mythique protégeait l’entrée de la source d’eau sacrée Rulantica.

Ed & Edda présentent « Une Nuit Au Parc »

Impensable qu’Ed Euromaus, la célèbre mascotte d’Europa-Park, ne soit pas intégrée dans ce storytelling. Avec la diffusion du film d’animation « Une Nuit Au Parc » au Magic Cinéma 4D c’est maintenant le cas. Dans ce film, le professeur Andrej Nikolajew demande à Ed et Edda de surveiller un artefact de l’Adventure Club of Europe qui permet de donner vie aux objets inanimés. L’objet est entreposé dans une pièce secrète du bâtiment du Voletarium.

Peu à peu, Europa-Park s’émancipe de sa thématique européenne. Même si cette dernière reste la clé principale de compréhension de la destination, les fans d’immersion et de parcs à thèmes vont pouvoir s’attacher à la deuxième lecture conférée par le storytelling développé par MackMedia. Ce dernier, plus riche et plus original, a déjà trouvé un débouché dans les boutiques du parc, au rayon librairie, via une succession d’ouvrages.

Si on suit la logique développée par MackMedia, à terme, Franz Mack devrait être officiellement intronisé membre de l’Adventure Club of Europe – Roland Mack étant actuellement membre honoraire. Cette annonce serait en quelque sorte le point final du premier chapitre. Toutes les attractions du parc pouvant être raccrochées à ce décorum le seraient. Il ne resterait plus qu’à intégrer dans cette épopée les futures attractions au fur et à mesure de leur construction. Un beau chantier pour l’avenir de ce parc allemand.